Lettre ouverte à Elisabeth Borne

Madame la Ministre de la Transition écologique et solidaire, 

 

Tout d’abord, bonjour. Suite à notre courrier en date 16 mars 2020, resté sans réponse de votre part, nous vous sollicitons à nouveau pour vous parler du sort des animaux sauvages dans les cirques. Vous n'êtes pas sans savoir que de très nombreux cirques n'ont pas pu rejoindre leur quartier d'hiver, certains n'en ont même pas, et qu'à ce jour ils n'ont plus de revenus. 

Nous n'inventons rien, tous les articles sont disponibles dans la presse locale et voici la liste des établissements qui ont fait parler d'eux : Nouveau Zavatta, La Piste aux Etoiles, William Zavatta, Zoo Circus, Cirque Idéal, Cirque Franco-Italien, Cirque Fantasia, Cirque Prein, Claudio Zavatta, Cirque Gervais, Cirque Seneca... Tous les articles sont disponibles dans la presse locale. Nous nous demandons également comment des petites structures peuvent s'en sortir financièrement et pour le bien-être des animaux, comme le cirque Italiano, cirque de Paris, cirque d'Europe, Warren Zavatta ou encore Willie Zavatta. 

Ces mêmes cirques possèdent des lions, des tigres, des éléphants, des zèbres, des primates, des autruches, des wallabies, une hyène... Certains de ces animaux ont besoin d'avaler plusieurs kilos de nourriture par jour. Certains auront également besoin de vaccin, de soins vétérinaires, sont peut-être blessés ? Il y a aussi l'arrêté de 2011 qui doit être respecté. La cage extérieure des fauves et des primates est-elle montée ? L'enclos des zèbres est-il adapté ? Les éléphants sont-ils libres de se mouvoir ? Qui pour vérifier tout cela ? Personne. Saviez-vous que certains individus restent toute la journée dans des remorques/camions-cages ? Nous avions, avant le confinement, joint deux DDPP pour alerter sur deux cas, notamment celui de l'éléphante africaine Baby - handicapée depuis plus de 30 ans - qui vivait dans une remorque. Aucune n'a pu nous répondre. Il n'y a plus de contrôles, donc personne pour surveiller le bien-être des animaux. 

Sur notre précédent courrier, nous vous citions le nom de certains établissements qui ne respectaient pas la loi. Il n'y avait pas besoin du confinement pour que certains capacitaire n'en fasse qu'à leur tête. Cela fait plus d'un mois que ces mêmes établissements ont été contraints d'être à l'arrêt. Un mois donc, qu'ils ne sont plus surveillés. Nous demandons donc que des contrôles soient envoyés dans les plus brefs délais. Avant cela, nous voudrions que vous permettiez aux cirques qui sont à l'arrêt sur des parkings ou des terrains de regagner leur quartier d'hiver. La place des animaux, si chacun est libre de juger ou non de l'itinérance, n'est pas sur un parking. Nous demandons que les quartiers d'hiver soient ensuite contrôlés. Tous les animaux doivent être vus, tous les aménagements également et les remorques ouvertes. Pour les cirques qui n'ont pas de quartiers d'hiver, un contrôle devra également voir le jour et le bien-être des animaux surveillés de prêt. En cas de manquement, les animaux devront être confisqués définitivement et les certificats de capacité non renouvelé. Nous demandons également à ce qu'aucun fauve, primate ou autres espèce ne vivent dans leur camion. Des cages doivent être montées, avec à l'intérieur de quoi les stimuler. Si cela n'est pas le cas, là encore, la confiscation doit être faites.

Toujours dans notre précédent courrier, nous vous avons fait plusieurs propositions. Premièrement une aide aux cirques. Pas financièrement, mais uniquement en  nourriture - viande, foin, fruits - pour nourrir les animaux. Nous ne pouvons les laisser mourir. Deuxièment, que nous organisions une collecte pour aider les animaux et mettre entre parenthèses les différends sur la captivité. Les cirques ne souhaitant pas l'aide des associations, tant pis. Troisièmement, la plus réaliste dans ce cas, la saisie de certains animaux pour les cirques n'ayant pas les moyens de s'en occuper. Ce n'est pas raisonnable de voir des lionnes en gestation ou sur le point de mettre bas, alors que les propriétaires n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins. Elles doivent donc être placées en urgence, dans un lieu sans itinérance et sans stress. 

Chapter Animals s'engage, avec l'aide de nos partenaires, à trouver des refuges pour tous les animaux qui pourraient en avoir besoin et ceux dont la saisie conservatoire pourrait être amorcée. Nous listerons aussi les lieux où se trouveront les animaux confisqués afin de s'assurer que les animaux restants puissent bénéficier des meilleures conditions. Certains cas doivent être étudiés de prêt et nous comptons sur vous. Cette crise est la preuve que beaucoup de cirques itinérants ne peuvent prévoir en cas d'imprévus. Il faut donc agir maintenant, et ne pas attendre le décès d'un animal. D'ailleurs combien mourront durant cette crise, sans que personne ne soit au courant ?

Vous n'êtes pas sans savoir que les humains peuvent transmettre des symptômes du Covid__19 aux animaux captifs. Tigres, bélugas ou encore grands singes ont fait la une des journaux, pour cette raison. La proximité homme/animal, dans les cirques pourrait donc s'avérer mortel pour les animaux les plus fragiles. Nous demandons à ce titre que des interdictions d'espèces soient étudiées. Nous demandons également à ce que les espèces non présentes dans les cirques mais présentes au sein de l'arrêté 2011 soient interdites (girafes, crocodiles, panthères). Les espèces non présentes dans ce même arrêté (hyène, manchots) doivent être confisquées. Enfin, en France, il ne reste que quelques éléphants dans les cirques, dont certains dans des conditions honteuses (Baby et Tania). Il ne reste plus que deux hippopotames également. Nous demandons d'agir pour ces animaux dans les délais les plus courts. 

Pour terminer, nous demandons un rapport sur le nombre total d'animaux présents actuellement dans les établissements itinérants. Nous demandons la liste par individu, sexe, âge et nom des, selon nos informations, environ 3.000 animaux présents dans les cirques. Ces informations doivent être rendues publiques pour assurer un réel suivi et éviter que des animaux ne disparaissent, comme le cas de Natcher/Sultan. 

Nous restons à votre disposition pour tous renseignements supplémentaires et vous remercions pour l'attention que vous porterez à notre courrier en urgence. Nous vous prions de croire, l'assurance de notre parfaite considération et attendons de vos nouvelles. 

Prenez soin de vous et de vos proches,