Sanctuaires en urgence ?

Chaque nouveau jour, nous nous rapprochons un petit peu plus de notre objectif premier : ouvrir un sanctuaire pour animaux maltraités, détenus illégalement par les particuliers ou abandonnés. Durant le mois de mars, nous avons échangé à ce sujet avec Delphine, de l'EARS. L'EARS est la coalition des sanctuaires européens, regroupant notamment les sanctuaires APP (Espagne, Pays-Bas), le Natuurhulpcentrum (Belgique) ou encore le refuge de l'Arche (France). Ainsi, notre correspondante nous encourageait à poursuivre dans cette voie qui pourrait aider de nombreux animaux non-domestiques. Nous avons également joint la Fondation Born Free, pendant cette période de confinement, pour avoir leur expertise sur la question. 

En France, les structures aptes à accueillir des animaux confisqués par les autorités sont très peu nombreuses. Parmi elles, le refuge de l'Arche et l'association Tonga Terre d'accueil. Toutes les deux ont reçu de nombreux fauves, qu'ils ont pu expédier vers leurs terres d'origine. De véritables victoires, et une nouvelle vie, beaucoup trop rare pour le nombre d'animaux qu'il y a en France alors que le nombre d'animaux détenus dans des conditions néfastes ou illégales n'a jamais été aussi grand. C'est pourquoi Chapter Animals, conscient de ce problème d'une urgence absolue, est décidé à agir. Pour ces animaux, qui n'ont jamais demandé à naître dans des conditions épouvantables, nous avons décidé de créer notre sanctuaire.

Peut-être l'ignoriez-vous, mais en France, les sanctuaires n'existent pas. La raison à cela est très simple, ils n'ont aucun statut légal. Tout au plus, ce sont des zoos ou des parcs animaliers. Pourtant la différence entre un zoo et un sanctuaire est énorme. Dans le premier cas, celui-ci met en avant la reproduction régulière des animaux et les échanges avec de nombreux zoos pour éviter les problèmes liés à la consanguinité. Régulièrement, ce sont de beaux animaux qui sont mis aux yeux des visiteurs et les vieux sont plus cachés. Les sanctuaires ont comme missions d'accueillir des animaux confiés par leur propriétaire de manière définitive, abandonnés, maltraités ou confisqués par les autorités compétentes. Peu importe l'âge de l'animal ou sa beauté. La reproduction n'a pas sa place, puisque les places dans ce genre de structure sont limitées, elles doivent être offertes aux animaux ayant besoin d'aide plus qu'à des nouvelles naissances sur place. Dans la mesure du possible, les aménagements doivent être grands. Enfin, il n'y a aucun spectacle ni d'interaction entre les visiteurs et les animaux. 

En aucun cas, zoos et sanctuaires n'ont les mêmes buts. Nous ne disons pas que tous les zoos sont mauvais, nous ne disons pas que tous les sanctuaires sont bons. Il faut faire attention à cela. Pour notre part, nous souhaitons créer un véritable refuge. Nous souhaiterions accorder de vastes enclos aux animaux, plus où moins sur un hectare par animal/groupe d'animaux. Peut-être moins, peut-être plus selon les cas. Cela dépendra de chaque individu. Dans la mesure du possible, au même titre que les deux refuges cités au-dessus, nous souhaiterions pouvoir relocaliser le maximum de fauves dans leur pays d'origine, au sein de sanctuaires agréés. Quoi de plus beau pour eux que de retrouver la terre de leur ancêtre ? Profiter d'une nouvelle vie, sans exploitation ou maltraitance, ne serait-ce pas le paradis pour eux ?