Quatre lionnes quittent le cirque

La vie d'itinérance pour les quatre dernières lionnes du cirque de Paris, c'est terminé! L'association One Voice, qui avait déjà pu venir en aide au lion Jon, a pu obtenir leur confiscation. Céleste, Hannah, Marli et Patty, comme elles ont été rebaptisées, peuvent désormais dire adieu aux représentations forcées sous le chapiteau et aux cris. C'est le Natuurhulpcentrum qui s'est occupé du transfert des quatre dames vers le refuge Tonga Terre d'Accueil où vit déjà le lion précédemment sauvé de cet établissement. Ils seront bientôt, tous les cinq réunit pour une retraite définitive. 

En 2018, Chapter Animals s'inquiétait des animaux de cet établissement. Nous recevions des images sans précédent. Un groupe de lions vivait en permanence dans leur camion-cage. Atteint d'une profonde détresse psychologique, le lion, que nous avions surnommé Ben-Hur, parcourait sa cage, pendant de longues minutes. Une lionne également présente, se mangeait la queue. C'est le signe d'un très grand état de stress. Rien d'étonnant quand on voyait les conditions de détention. Et sous le chapiteau, aucun répit n'était accordé aux lionnes. Ben-Hur, lui, restait dans son camion. Il n'en sortait jamais. Quant à cette lionne, elle finira par disparaître. La même année, une saisie doit se réaliser. Elle ne se fera jamais. 

Au mois de juin 2020, après un contrôle, le lion, rebaptisé Jon, sera confié à l'association One Voice. Personne ne s'attendait à récupérer un lion dans cet état : édenté, dégriffé, affamé, couvert de plaies... L'histoire de lion sauvé d'un cirque français s'exporte jusqu'à l'étranger. Nous savons qu'il reste encore quatre lionnes, et l'inquiétude monte. Dans quel état les compagnes de Jon sont-elles ? Le 7 juillet 2020, les lionnes sont définitivement confisquées au dresseur. Elles seront confiées à One Voice. Si leur apparence est plus entretenue que celle de Jon, normal pour des animaux participant aux représentations, leur enfer fut bien réel. Elles étaient détenues dans des conditions se rapprochant de l'illégalité puisque le registre des entrées et des sorties aurait été volé par un autre circassien. Les identifications des animaux ne correspondent pas. Certaines seraient liées à d'autres cirques, de la même famille.

Aujourd'hui, c'est un soulagement de savoir que ces quatre lionnes vont bénéficier d'une retraite bien méritée. Mais combien d'animaux vivent l'enfer, en captivité ? Combien n'auront pas cette chance ? Combien d'animaux sont morts, disparus, comme cette lionne qui se mangeait la queue ? Le combat pour que justice soit faite est encore loin d'être terminé! Quant à nous, nous allons reprendre, petit à petit, chacune des enquêtes en cours et suivre de près les cirques de cette famille.