Mara de plus en plus discrète ?

Depuis plusieurs mois, Chapter Animals travaille sur le cas des animaux d'un mini-zoo, dans un jardin exotique. Un singe, un émeu et de nombreux oiseaux sont au coeur des signalements que nous recevons depuis notre création et, encore une fois, peu avant le confinement, nous recevions une nouvelle plainte par mail. Pourtant, cet endroit aurait pu être magique puisque ce parc offre à ses visiteurs une superficie de 70000 m² avec de nombreuses activités et une flore importante. Y vivent également des paons, des canards et même des tortues en liberté. Mais pour certain, aucune liberté n'est possible. C'est le cas pour un nandou, un singe, des perruches, des chèvres, des oies et de nombreux oiseaux exotiques. Il y a quelques années, un autre nandou, d'autres singes, des daims et des mouflons auraient même été présents...

Lors de notre rencontre, avec la vétérinaire et la titulaire des animaux, en octobre dernier, nous étions d'accord pour dire que les conditions de vie n'étaient pas idéales. C'est même très loin d'être le cas. Comment pourraient-elles l'être, dans cet établissement où les visiteurs eux-mêmes ne comprennent pas l'intérêt d'y exposer divers animaux exotiques. Nous savions que Mara, née dans le parc en 1993, souffrait de cécité. Elle est issue de la captivité, puisque ses parents sont nés ici également. Elle ne pourra jamais être déplacée, selon la vétérinaire à cause de sa maladie. Le nandou, que nous avons appelé Mia, vivait avec un compagnon. Mais depuis plus de 10 ans, Mia vit seule suite au décès du mâle. Mais son histoire ne s'arrête pas là, puisque Mia souffrira d'agression de la part des paons du parc, causant un arrêt cardiaque. Elle sera sauvée, mais perdra la vue d'un œil. Malgré cela, aucun transfert n'a jamais été envisagé pour elle, contrairement aux daims et aux mouflons bien trop nombreux ne leur temps. 

Nous avions visité les installations de Mara, son enclos intérieur où elle pouvait s'abriter du froid, du mauvais temps ou tout simplement du regard des visiteurs. C'était également le cas pour les chèvres naines et les oies, eux aussi encagés. Mais pour Mia, si un abri est bien construit, celui-ci est en extérieur. Aucune possibilité pour elle de s'abriter correctement, ni même de fuir le regard des visiteurs qui, pour les plus mal intentionnés, utilisent tous les stratagèmes pour effrayer le pauvre oiseau. Depuis 6 mois, nous espérions des aménagements pour leur offrir les meilleures conditions de vie... Et la seule chose qui a été faites a été de poser un panneau explicatif sur les animaux et expliquer leur âge avancé. Ici, il n'est pas question du bien-être, mais uniquement de se faire de la bonne publicité auprès de quelques visiteurs crédules.

Une chose est certaine, il est grand temps que cela change ! Nous nous engageons à trouver un endroit où placer ces animaux. Nous ne pouvons pas les laisser ici, à leur triste sort. Nous proposons de trouver une place dans un sanctuaire pour Mia, qui n'a plus rien à faire là. Il en va de même pour le gris du Gabon, l'inséparable, les perroquets du Sénégal qui ne peuvent plus vivre dans de telles conditions. Enfin, si besoin, nous ferons appel à un vétérinaire spécialisé pour savoir s'il est possible de transférer Mara et lui permettre de regagner une nouvelle vie malgré sa maladie. Une fois les exotiques transférés dans des sanctuaires, pourquoi ne pas y construire une petite ferme pédagogique... Qui apprendrait aux enfants le respect des animaux sans leur envoyer des signaux que la détention d'animaux sauvages est normale.